Autisme : une personne dans la lune

La théorie sur l'autisme de I. Larneva

L'autisme est internationalement reconnu par l'ONU (Organisation des Nations unies) comme étant un handicap, en vertu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. La communauté autiste préfère généralement reconnaître l'autisme comme une différence neurologique, et non un trouble ou un handicap.

Actuellement, les personnes autistes s’expriment de plus en plus et contestent la définition aberrante et injuste de l'autisme comme «un trouble», «problème psychiatrique» ou une «déficience intellectuelle».

Ce serait intéressant de savoir que Eugen Bleuler (1857-1939), connu pour avoir inventé et introduit dans le vocabulaire psychiatrique les termes de schizophrénie et d'autisme désigne une pensée autistique comme « normale », la version pathologique n'étant que son exagération.

"...L’autisme est lui aussi l’exagération d’un phénomène physiologique. Il existe une pensée autistique normale, qui n’a pas besoin de prendre en compte la réalité et dont l’orientation est déterminée par des affects. L’enfant joue avec un morceau de bois qui représente pour lui tantôt un bébé et tantôt une maison. Mais, même sans substrat, la plupart des êtres humains s’imaginent une histoire dans laquelle leurs souhaits ou leurs craintes sont réalisés … Une grande partie des belles-lettres, des contes et légendes prennent leur source dans ce type de pensée. Si quelqu’un essaie de réaliser semblables souhaits chimériques dans son existence, il connaît des déceptions qui peuvent mener un être imaginatif jusqu’aux frontières de la maladie… Nous rencontrons aussi l’insuffisance ou l’absence de distinction entre imagination et réalité dans l’inattention, dans le rêve et chez les enfants qui ne disent pas la vérité sans vraiment mentir ...
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Nous n’appréhendons pas le monde extérieur directement par les organes sensoriels, mais nous devons d’abord le créer en nous par synthèse et conclusions logiques à partir du matériel qui nous est fourni par nos sens. C’est pourquoi les aberrations du cours de la pensée entraînent des altérations de l’appréhension de la réalité. Ces altérations trouvent leur expression la plus nette dans les idées délirantes, mais aussi dans les erreurs sensorielles et mnésiques. On ne saurait faire découler les idées délirantes des hallucinations et des illusions des sens et de la mémoire, en tant que phénomène secondaire. Il s’agit de symptômes coordonnés qui sont tous l’expression de la même altération de la réalité. La malade de Forel, L. S., l’exprime très clairement en partant du versant subjectif : « Il n’est souvent pas possible de faire une distinction nette entre idées délirantes, illusions et hallucinations. » Aussi n’est-il pas non plus exact de dire qu’un patient ne bouge pas parce qu’il craint de tomber dans un abîme hallucinatoire ; immobilité et représentations de l’abîme sont des phénomènes parallèles, et en pareil cas le fait que le patient n’avale pas non plus sa salive – mouvement qui serait tout à fait sans danger – pourrait peut-être le prouver. Les Voix impératives n’ordonnent rien à quoi le patient n’ait tendance à obéir pour un motif quelconque, etc
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Les missions générales du traitement, quant à elles, sont l’éducation et l’instauration du contact avec la réalité, c’est-à-dire la lutte contre l’autisme..."
- Eugen Bleuler, Dementia Præcox Groupe des schizophrénies. Traduction intégrale Henri Ey.



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L'autisme est un phénomène interdisciplinaire. Afin de le comprendre il faut maîtriser les disciplines : état de conscience (psychologie), perception (psychologie), information et expression corporelle.

La perception est le processus de recueil et de traitement de l'information sensorielle par une personne.
Nous percevons la réalité physique (commune) par nos sens qui nous bombardent d'environ deux milliards de fragments d'informations à la seconde. Mais si l'on essayait de gérer ce flux de données, l'on deviendrait fou ? Pour préserver notre santé mentale, nous devons donc filtrer les informations entrantes avant que le cerveau ne procède à un traitement et n’en génère une représentation.

Pourtant il existe une catégorie de personnes qui traite l'information sensorielle dans son intégralité. Des personnes de cette catégorie ont l'air fou. Je souligne, qu'ils ont l'air fou, mais ils ne sont pas fous. Le cerveau humaine a une capacité exceptionnelle à se protéger en cas de danger (comme le coussin gonflable dans l'automobile). En cas de surcharge dangereuse, toutes les fonctions du cerveau passent à un état spécial appelé un état modifié de conscience. Des autres appellations de cet état : des rêves, états hypnotiques, hallucinations, transe, méditation, états mystiques, etc."

Très chargé par la gestion «des informations entrantes» dans leur cerveau, les Autistes n’ont ni la force, ni la motivation et encore moins l'envie de les exprimer «en dehors de leur univers».
N'ayant pas de motivation d'expression (verbal et corporelle), les personnes autistes ne développent pas leurs capacités de communication. Elles ne parlent pas, n'expriment pas d'émotions, refusent toutes activités physiques parce que cela est «trop fatigant» pour eux.

Malheureusement, en raison de leur apparence et de leur comportement étranges, des personnes autistes avec les capacités intellectuelles exceptionnelles, considérés comme fous, traité par des psychiatres et ignorés par la société.



«La réalité parallèle» (imaginaire et personnelle) est «la copie virtuelle» de la réalité physique qui entour la personne autiste. Autiste observe et «absorbe» l'information de son entourage. Ensuite il l'analyse, la filtre, la trie et la «range» dans sa réalité personnelle. Plus riche sera, par sa diversité et activité, la vie physique autour de l'autiste, plus riche sera sa réalité personnelle. L'Autiste enfermé en établissement spécialisé est condamné à être «avec des déficients intellectuelles».



Les Autistes ignorent leur corps. Cependant, le corps est le seul biais par lequel une personne autiste peut lier la réalité physique (commune) et la réalité parallèle.
L’activité physique, réalisée au minimum 3 fois par semaine, est un moyen efficace pour l'adaptation d'un autiste à la vie physique (commune).

Mais il faut prendre en compte qu'un sport collectif n'est pas compatible avec l'autisme et que le petit autiste n'est pas motivé à "faire bouger des parties de son corps". Il peut utiliser toute sa créativité afin de vous convaincre de le laisser tranquille : les crises d'angoisses spectaculaires, pipi partout, le lancement des objets etc.

Pour accompagner un autiste dans une activité sportive il faut avoir des compétences de psychologue et de coache sportif.



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L'AUTISTE, son état c'est "AILLEURS". Quand un homme mange, c’est normal. Il faut manger pour vivre ! Mais quand il mange TROP, ça mène à l’obésité et là interviens les problèmes !
Quand un homme rêve, c’est normal et utile pour la créativité ! Et l'on dit simplement « qu'il est dans la lune » ! Mais quand il rêve TOUT LE TEMPS et ne sort pas de cet état « être dans la lune », ça devient un problème pour lui et ses proches ! Les psychiatres définissent cela comme de « l’autisme ».
Mais l’autisme n’est ni "génétique" et encore moins une "maladie mentale" ! L’autisme est un « état » où l’esprit de la personne reste « dans la lune », il faut l’aider à sortir de cet état, et revenir vers la réalité commune !





par Irina LARNEVA, 18/11/2018, modifié le 4/04/2019